L’EGOÏSME: UNE QUALITE, UN DEFAUT ?

Fév 21, 2021

Bonjour à tous,

 

« LA THERAPIE DU BONHEUR »

Etienne JALENQUES

Février 2021

 

Je voudrais vous partager un court extrait d’un livre édifiant de Etienne JALENQUES, « LA THERAPIE DU BONHEUR » qui traite notamment de la question de l’égoïsme.

Évidemment, ce point de vue peut être discuté et critiqué mais cette approche me paraît intéressante pour sortir de l’aspect culpabilisant de l’égoïsme.

 

La question de l’égoïsme est souvent abordée en thérapie et selon nos croyances, nos valeurs, les injonctions parentales qui datent de l’enfance et que nous considérons encore comme valides, nous avons tendance à penser que l’égoïsme est un défaut.

 

Ce thérapeute présente l’égoïsme comme une qualité….

 

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« L’EGOÏSME, UNE QUALITE, UN DEFAUT ?

 

Remplissez d’abord votre tonneau :

L’égoïsme est aussi une qualité.

 

Imaginons un prisonnier qui se réveille un matin et qui découvre que la porte de sa cellule est grande ouverte. Aucun gardien en vue. Notre homme n’a plus qu’à se lever et à franchir la porte. Pourtant il décide de rester : il estime en effet qu’il est de « son devoir » de partager le sort des autres prisonniers. Qu’ a-t-il accompli en ne profitant pas de l’aubaine ? Rien. Qu’a -t-il apporté aux autres ? Pas davantage. A lui-même ? La maigre satisfaction de vivre le même malheur que tout le monde. 

 

Cela me rappelle une histoire extraordinaire, tout à fait véridique celle-là, qui s’est déroulée pendant la Seconde Guerre Mondiale, dans un camp de concentration. Les conditions de détention étaient si draconiennes qu’aucun prisonnier n’avait réussi à s’évader.

Pourtant, un jour, le bruit se répandit parmi les détenus que l’un d’entre eux s’était fait la belle ! Cette nouvelle emplit les cœurs de joie et atténua la souffrance. Les effets ne tardèrent pas à se faire sentir : le taux de mortalité recula sensiblement, les hommes se redressaient, puisant une force nouvelle dans cette évasion que l’on avait cru jusqu’alors irréalisable. Désormais, la possibilité existait, la condamnation cessait d’être une certitude. 

L’ennemi venait de révéler une faille et l’esprit de révolte regagnait du terrain.

 

Quelques mois plus tard, lorsque les troupes alliées ouvrirent enfin les portes du camp, on fit une découverte dans un des baraquements : le prétendu évadé vivait recroquevillé dans une cache aménagée sous le plancher. Une poignée de complices l’avait nourri pendant tout ce temps-là. Il n’avait en fait jamais mis le pied hors du camp ! Mais chacun avait cru à son évasion et y avait trouvé une raison de s’accrocher à la vie.

 

On n’aide pas ceux qui sont dans la misère, morale ou matérielle, en se condamnant avec eux mais en leur prouvant par l’exemple qu’ils peuvent aux aussi accéder au bonheur.

Un des pièges de l’amour, c’est en effet de croire qu’il faut descendre dans la fosse à purin pour le seul fait d’y être avec les autres. On ne voit pas que c’est probablement le plus mauvais service à leur rendre. Si vous avez la force ou l’opportunité de vous échapper d’un ghetto, quel qu’il soit, n’hésitez pas, saisissez votre chance. Par ce geste, vous direz alors à tous les autres : « Si j’en suis sorti, c’est que vous pouvez en faire autant » Car, si un seul homme sait nager, tous peuvent apprendre. Et si un avion peut voler sans s’écraser, tous peuvent prendre l’air.

 

Je sens bien ce que cette apologie de l’égoïsme peut avoir de choquant à première vue pour le lecteur. Mais il ne faut pas se voiler la face : la vérité, c’est que les autres voudraient souvent nous attirer dans la fosse à purin. Si le malheur est universel, pensent-ils, alors il n’y a pas à en sortir, c’est le lot de toute l’humanité.

Réussir sa vie- j’entends : réaliser son bonheur- c’est obligatoirement faire apparaître son absence chez les gens qui ne l’ont pas trouvé. Il y a forcément un côté provocateur, comme la richesse au milieu de la pauvreté : cela dérange.

Mais je crois que, si vous voulez être heureux, il faut courir le risque de l’être seul.

 

Je crois que nous devons commencer par nous occuper de notre bien-être. Remplissons notre tonneau : quand il sera plein, il débordera et tout le monde pourra en profiter.

La Bible ne dit pas autre chose, puisqu’elle insiste à plusieurs reprises sur le fait qu’il faut s’aimer soi-même pour pouvoir aimer l’autre.

« Comment redonner confiance à quelqu’un qui est déprimé si je ne crois pas en lui ? Et comment croire en lui si je ne crois pas, d’abord, en moi ? Plus je regorge d’énergie et de joie, mieux je peux les communiquer. »

 

On le voit, « l’égoïsme » que je prêche n’a rien d’un égocentrisme : il ne s’agit pas de ne penser qu’à soi – position toujours stérile car elle nous prive de la richesse supplémentaire qui s’appelle « l’autre » mais de penser à soi d’abord, pour la bonne raison qu’on ne peut donner que ce que l’on a ….

SOYEZ EGOISTES !

  • Ne pensez pas qu’à vous mais pensez « à vous d’abord ». Dans une relation d’égal à égal, c’est-à-dire entre adultes, ne vous oubliez pas.
  • Celui qui n’est pas heureux ne peut pas grand-chose pour le bonheur d’autrui.
  • Remplissez votre tonneau : les autres pourront en profiter quand il débordera.

Etienne JALENQUES est docteur en médecine, psychiatre, psychothérapeute et ce livre est un petit bijou éminemment positif, plein de bon sens et qui nous aide à appréhender la vie de façon plus optimiste.